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L’oiseau au plumage de cristal (L’uccello dalle piume di cristallo)
Dario Argento – 1970
1.
Éclairage latéral venant de la droite, lumière ponctuelle très blanche avec des ombres marquées sur la face gauche du visage de Tony Musante. Très léger débouchage pour rendre ces ombres moins denses. Dégradé lumineux sur le mur du fond pour donner du relief, mettre en valeur le décor et faire ressortir le comédien.
2.
Storaro utilise ici une lumière plus diffuse, encore assez peu utilisée à l’époque, en intégrant les sources au décor même. Ainsi le plafond, que l’on voit dans ce plan, est entièrement composé de surface diffusant la lumière, donnant un rendu très cru, le personnage se détachant en silhouette sur ce fond blanc. Des sources diffuses sont également intégrées au plancher devant Musante, l’éclairant par le bas pour donner un caractère étrange, oppressant à la scène. Argento et Storaro placent la caméra en contre-plongée pour que le personnage se retrouve prisonnier des motifs de toile d’araignée dessinés par les plaques lumineuses du plafond.
3.
L’écran est divisé en deux parties distinctes par la lumière avec le tableau, presque surexposé, placé gauche cadre et éclaire de face en reprenant l’effet de la lampe de chevet gauche cadre, et l’assassin droite cadre éclairé en contre-jour par le haut pour créer des brillances sur le costume de cuir, et ainsi uniquement découper sa silhouette sur le fond plus sombre, sans révéler aucun détail.
4.
Storaro commence ici à expérimenter des lumières à effet qu’il accentuera dans le suite de sa filmographie avec cette entrée de lumière très violente et surexposée par la fenêtre, traçant une longue diagonale à travers le décor, mais il conserve le parti pris du film d’une lumière extrêmement blanche, sans aucune dominante colorée, ce qui deviendra pourtant sa marque de fabrique dès son film suivant.
5.
Le pistolet et la main à l’avant plan sont éclairés en latéral face par la droite du cadre, mais c’est surtout l’arrière plan flou éclairé par petites touches qui permet de bien silhouetter l’arme (la caméra suit celle-ci en travelling latéral, main et revolver restant immobiles dans le cadre, c’est le fond qui défile et imprime le mouvement).
6.
Plan en plongée avec un éclairage latéral ponctuel sur les rangées de bus, venant de la droite et créant des ombres très prononcées. Storaro ajoute un projecteur sur le personnage du tueur au centre du plan, permettant d’insister sur son cheminement dans le cadre alors que le hors-champ créé par les nombreuses zones d’ombres est très important sur l’ensemble du cadre, potentielles cachettes pour le personnage de Musante.
7.
Lumière latérale très ponctuelle avec des ombres nettes et très denses, et aucun débouchage à gauche. La lumière étant filtrée à travers le décor droite cadre, le personnage passe dans sa course de zones de lumières à zones d’ombres, créant des strates dans l’image, dynamisant fortement le mouvement en déstructurant l’espace.
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