Glossaire

A

B

C

Contre-jour : Lumière venant de face à la caméra. Dans l’éclairage « traditionnel » on s’en sert pour détacher les personnages du décor en créant des brillances dans les cheveux. Utilisé notamment pour les scènes de nuit, les scènes de pluie (pour voir les gouttes), de brouillard (ou tout ce qui est fumée) etc… exemples de plans éclairés uniquement en contre-jour :

Sven Nyqvist

Persona – Ingmar Bergman – DOP : Sven Nyqvist – contre-jour unique sur le personnage, venant du hors-champ haut.

Roger Deakins

L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford – Andrew Dominik – DOP : Roger Deakins – contre-jour caché derrière le personnage et utilisation de fumée pour silhouettage.

John Alcott

Orange mécanique – Stanley Kubrick – DOP : John Alcott – contre-jour très dur au centre de l’image (on en voit le halo) avec ombres portées au sol et un peu de fumée.

D

Débouchage (ou éclairage d’appoint) : source de lumière visant à éclairer une partie sombre de l’image, à récupérer du « niveau » de luminosité. Pour un visage il s’agit souvent, lorsque celui-ci est éclairé par une source principale latérale, d’amener de la lumière sur la partie du visage laissée dans l’ombre sans pour autant créer une deuxième direction de lumière et donc une deuxième ombre. On utilisera donc de préférence des sources très diffuses. Le débouchage est en principe moins puissant (en quantité de lumière) que la source principale, l’idée étant de conserver la zone concernée sombre mais de pouvoir y distinguer des détails. Il s’agit d’une lumière « non visible ».

Débullé : Caméra inclinée sur son axe horizontal, penchée sur la droite ou sur la gauche, la ligne d’horizon traçant une diagonale dans le plan.

Exemples de plans débullés :

Dean Semler

The Bone Collector – Philip Noyce – DOP : Dean Semler

Jan deBontJan DeBont

Piège de cristal – John McTiernan – DOP : Jan DeBont

Don E. FauntLeRoy

Jeepers Creepers – Victor Salva – DOP : Don E. FauntLeRoy

Robert Krasker

Le Troisième Homme – Carol Reed – DOP : Robert Krasker

Stephen H. Burum

L’impasse – Brian DePalma – DOP : Stephen H. Burum

Matthew Libatique

Phone Game  -Joel Schumacher – DOP : Matthew Libatique

Nicola Pecorini

The Imaginarium Of Doctor Parnassus – Terry Gilliam – DOP : Nicola Pecorini

Ward Russell

Le Dernier Samaritain – Tony Scott – DOP : Ward Russell

Haris Zambarloukos

Thor – Kenneth Branagh – DOP : Haris Zambarloukos

Diffusion : fait de rendre la lumière dure d’une source ponctuelle plus douce grâce à une surface de diffusion placée entre cette source et le sujet filmé. Voir « Lumière Diffuse » et « lumière ponctuelle ».

Demi-Bonnette : La demi-bonnette est une lentille coupée en deux permettant de créer deux plan de mise au point et donc de pouvoir rendre simultanément nets deux personnages situés à deux endroits différents de la profondeur. Voir l’article : La Demi-Bonnette.

E

F

Filtre diffuseur : filtre placé sur l’objectif de la caméra pour diffuser la lumière qui rentre dans l’objectif, et donc la lumière de l’ensemble de la scène filmée. Ne pas confondre avec les surface de diffusions qui sont placés devant les projecteurs pour en diffuser la lumière, et qui donc ne diffusent la lumière que d’une seule source. Effet du filtre diffuseur sur l’objectif : estompe les contrastes, produit des halo autour des zones lumineuses de l’image, que ce soient les sources dans le champ ou les réflexions et brillances. Exemples :

Vilmos Zsigmond

Rencontres du troisième type – Steven Spielberg – DOP : Vilmos Zsigmond – Le filtre diffuseur créé le halo autour des sources lumineuses.

Robert Richardson

Casino – Martin Scorsese – DOP : Robert Richardson – Filtre diffuseur pour créer cet effet brumeux autour des brillances surexposées.

Janusz Kaminksi

Minority Report – Steven Spielberg – DOP : Janusz Kaminski – Filtre diffuseur pour ce halo flou autour des zones surexposées (contre-jours).

Filtre polarisant : Filtre placé sur l’objectif servant à filmer à travers des surfaces réfléchissantes (pare-brise, vitrine, fenêtre…) en diminuant ou éliminant les reflets. Sans trop rentrer dans les détails, la lumière est une onde constituée de deux champs perpendiculaires, ce qui lui donne une orientation dans l’espace. Le filtre polarisant permet d’éliminer des ondes avec une orientation différente. On s’en sert également pour obscurcir le bleu du ciel et faire ressortir les nuages. Pour plus de détails : polarisation (wikipedia) ou filtre polarisant (blog photo).

Filtre dégradé: Le filtre dégradé (se plaçant sur l’objectif) est utile pour n’agir que sur une partie de l’image. La moitié du filtre va rester transparente et neutre alors que l’autre aura un effet. Le filtre dégradé peut être neutre : le haut du filtre est plus dense que le bas et donc le haut de l’image sera plus sombre, il peut également être coloré (orange en haut et bleu en bas, ou transparent en bas etc… pour accentuer des couchers de soleil). Exemples :

John SchwartzmanThe Rock – Michael Bay – DOP : John Schwartzman – Filtre dégradé neutre pour obscurcir le haut du ciel.

John Schwartzman

The Rock – Michael Bay – DOP : John Schwartzman – filtre dégradé neutre et orangé en haut, vert en bas.

Adrian Biddle

1492 – Ridley Scott – DOP : Adrian Biddle – Filtre dégradé rouge-orangé en haut, jaune-vert en bas.

Jeffrey Kimball

Top Gun – Tony Scott – DOP : Jeffrey Kimball – filtre dégradé violet en haut, transparent en bas.

G

H

I

J

K

L

Lumière diffuse (ou lumière douce) : Lumière dont la source est assimilable à une surface. Plus la surface est grande par rapport au sujet filmé, plus la lumière est diffuse. Effet : ombres aux contours flous. Voir l’article éclairage doux/éclairage dur.

Lumière ponctuelle (ou lumière dure) : Lumière dont la source est assimilable à un point par rapport au sujet filmé(exemple : un projecteur non diffusé, le soleil etc…). Voir l’article éclairage doux/éclairage dur

M

N

Nuit américaine : Consiste à filmer une scène de nuit en plein jour. Le principe est simple : il faut sous-exposer l’ensemble de l’image et utiliser un filtre bleu sur l’objectif pour teinter l’image. La nuit américaine ne fonctionne que sous un soleil sans nuages, produisant des ombres très nettes. C’est donc un procédé utilisé uniquement en extérieurs et dépendant grandement de la météo, et tombé en désuétude depuis les années 70 (on préfère désormais tourner de nuit en éclairant en contre-jour).

robert burks

La Mort Aux Trousses – Alfred Hitchcock – DOP : Robert Burks – On voit bien ici que c’est le soleil qui éclaire la scène. Filtre bleuté et ensemble de l’image sous-exposé. Le spectateur sait que la scène se passe de nuit, c’est une convention.

william c mellor

L’Appât – Anthony Mann – DOP : William C. Mellor – Ombres très nettes, on remarque l’arrière plan très éclairé. Sous exposition très forte.

winton c hoch

La Charge Héroïque – John Ford – DOP : Winton C. Hoch – plan tourné en plein soleil, sans débouchage, et sous exposé sans son ensemble.

gulllaume schiffman

OSS 117 Rio Ne Répond Plus – Michel Hazanavicius – DOP : Guillaume Schiffman – Hommage aux nuit américaines des films des années 60 : Schiffman accentue volontairement l’effet en utilisant un filtre extrêmement bleuté, tirant vers le cyan, et en gardant une image assez lumineuse pour bien montrer que la scène est tournée au soleil : on est dans l’hommage et la parodie, le procédé doit être visible et immédiatement décodable par le spectateur.

O

Objectif à bascule : objectif spécial permettant d’incliner le plan de netteté. Voir l’article : Objectif à bascule.

P

Q

R

S

Sensibilité : c’est une mesure (ISO ou ASA) pour déterminer la capacité d’une pellicule à capter la lumière, si elle a besoin de beaucoup de lumière pour qu’une image s’y imprime ou de peu de lumière. Une pellicule très sensible aura par exemple besoin de peu de lumière pour être imprimée (utilisée en tournage de nuit, en intérieurs réels etc…) alors qu’une pellicule peu sensible aura besoin de beaucoup de lumière (tournage en extérieurs sous le soleil ou en studio). Plus le chiffre est grand plus la pellicule est sensible (500 ISO est plus sensible que 50 ISO). Quand le chiffre double, la sensibilité est deux fois supérieure (par exemple il faut deux fois plus de lumière pour obtenir un même résultat avec une pellicule de 100 ISO qu’avec une de 200 ISO, qui est donc deux fois plus sensible).

T

U

V

W

X

Y

Z

11 réflexions à propos de “ Glossaire ”

  1. Anonyme a dit:

    C’est très bien expliqué JVTCF , je me régale merci

  2. groupigroupilove a dit:

    Jean, vos articles sont toujours aussi justes, et même étant à l’aise avec chacune de ces définitions de part mon travail, j’ai l’impression d’en apprendre un peu plus grâce à votre clarté et les exemples choisis. Merci ! Continuez ainsi.

  3. Patrick a dit:

    Je sais enfin ce que veut dire « débouchage ». Merci.

Laisser un commentaire