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La Forêt d’Émeraude (The Emerald Forest)
John Boorman – 1985
1.
Lumière naturelle, Rousselot utilise les arbres pour filtrer la lumière, et surtout de la fumée pour dessiner les rayons du soleil. Présence d’un « flare » dû au rayonnement du soleil sur la lentille de l’objectif.
2.
Effet soleil légèrement surexposé venant de la droite en latéral un peu contre-jour, et débouchage diffus venant de l’axe caméra pour le reste du visage. Utilisation d’une longue focale pour « coller » les feuilles en avant plan au visage de personnage et le fondre ainsi dans son environnement.
3.
Source principale très diffuse à la face, les visages sont tout autant éclairés que les arbres en fond, l’image et plutôt lumineuse. Dominante de couleur verte et jaune autant dans les peintures que la végétation, mais aucunement dans la lumière qui reste neutre. Aucun contre-jour ni effet visible.
4.
Scène de nuit, plan plus contrasté avec de grosses zones d’ombres (à-plat noir en fond et milieu du visage). Le personnage est détouré par un contre-jour venant de la gauche qui délimite ses épaule et sculpte sa mâchoire, et son regard est mis en avant par un projecteur de face très focalisé sur la moitié droite du visage. Quelques éléments (certainement des plantes) flous sont éclairés à l’arrière plan pour donner du relief.
5.
Belle composition de cadre avec un éclairage très subtil et justifié : effet feu pour Powers Boothe à l’avant-plan, assez diffus, orangé et surtout venant du bas, sans aucun débouchage (la moitié du visage ainsi que la majorité du corps de l’acteur sont dans le noir). Contraste coloré grâce à la cascade d’eau en fond d’image éclairée en bleu pour donner de la profondeur au plan tout en conservant l’aspect très sombre de l’arrière-plan.
6.
Lumière très diffuse mais directionnelle venant du haut, en douche, pour englober tout l’espace et dessiner soigneusement les deux corps (mise en relief en créant un dégradé lumineux sur la peau et les éléments de décor, notamment la pierre juste derrière la jeune fille). Rousselot imprime ainsi du contraste à l’image sans pour autant recourir à une lumière trop visible.
7.
Reprise de l’effet feu du plan 5, orangé et venant du bas, mais cette fois ci avec un deuxième effet semblable en fond, et donc une dominante chaude pour l’ensemble du plan, sans contraste coloré. Boothe est ici dans un cocon protecteur, loin des dangers de l’extérieur (chute d’eau bleutée du plan 5).
8.
Dispositif assez fréquent chez Rousselot : les personnages sont avant tout éclairés de face par une source diffuse qui compose la lumière principale, et c’est seulement par-dessus cet éclairage de base qu’est rajouté l’effet, ici un effet soleil, jaune et surexposé, venant de la gauche et filtré par le décor pour donner du relief. Rousselot n’expose pas son image pour l’effet mais rajoute celui-ci en seconde couche.
9.
Scène de nuit dans la jungle, a priori impossible à éclairer de manière logique. Rousselot ne joue pas l’effet lune mais préfère un éclairage de face très focalisé venant de la gauche et de face sur le petit groupe pour le faire ressortir du noir, et éclaire les arbres en arrière plan par la gauche, avec des sources moins puissantes, pour bien faire exister la jungle en fond.